Rondes et chansons de France n° 9
- Date de parution :1958
- Format : 45 tours/17 cm
- Référence : E1E 9108
- Interprètes : Lucienne Vernay (LV) et les Quatre Barbus (QB)
- Illustrations : Gilbert Jacquemot
Face 1 – Plage 1 : Au clair de la lune
C’est LA chanson enfantine par excellence. Et pourtant…
Il y a peu de chances, malgré tout le plaisir que l’on aurait à croire cela, que la musique soit de Jean-Baptiste Lully. Dite musique qui lui aurait été inspirée par un marmiton en train de taper sur des casseroles. Hélas, il semblerait que la mélodie soit postérieure au moins de 50 ans.
Quant aux paroles… Ah, les paroles ! Pauvre celui dont « la chandelle est morte » et qui « n’a plus de feu » alors que la voisine « bat le briquet »… (http://www.expressio.fr/expressions/battre-le-briquet.php )
Bref, une chanson très très malicieuse qui a fini par bien tourner, pour le bonheur des grands et des petits !…
Face 1 – Plage 3 : L’orphéoniste
Tudieu, le joli nom qui m’a fait longtemps croire que l’orphéon était un instrument de musique. Et comme il était représenté dans l’illustration comme une trompette, pour moi c'était ce dont il s’agissait…
Ceci permet de dater la chanson puisque le terme « d’orphéon » apparaît vers 1840 pour qualifier des sociétés festives et musicales de masse.
En outre, une teinte quelque peu « colonialiste » pour une chanson qui doit dater des grandes explorations africaines.
Face 2 – Plage 1 : Cadet Roussel
Au moins, voici une chanson très connue dont on connaît également toutes les origines !
Cadet Roussel (ou Rousselle) est un personnage ayant réellement existé. C’était un huissier de la seconde moitié du XVIIIe siècle ayant vécu à Auxerre. Elle est écrite en 1792 par un notable auxerrois Gaspard de Chenu auteur de chansons satiriques qui voulait se moquer d’une des constructions « biscornue » de Cadet Roussel.
L’air est celui d’une autre chanson bien connue sur Jean de Nivelle personnage historique du XVe siècle ayant fui à l’appel du roi Louis XI de l’aider à faire la guerre. D’où l’expression du « chien de Jean de Nivelle, qui s’enfuit quand on l’appelle », le terme s’appliquant au personnage lui-même. Référence d’ailleurs reprise dans la chanson présente.
Au départ, cette chanson n’avait aucune vocation à dépasser les limites d’Auxerre, mais elle a été « emportée » par les volontaires auxerrois de l’armée révolutionnaire de l’an II.
Face 2 – Plage 2 : De quoi qu’y a
Encore une chanson « à récapitulation ».
Elle est remarquable par l’utilisation de ce qu’on appelle des « à-peu-près », forme de calembour qui sera très utilisé par Boby Lapointe, déjà cité ici même, dans les années 50 et 60.
À noter la petite « pub » des disques Philips…
Enfin je vous propose à titre de curiosité une autre version (date ?) « allégée » chantée uniquement par Lucienne Vernay. Le cheveu de Mathieu est remplacé par la dent de la mâchoire à (!) Jean. C’est sans doute un mélange des deux qui inspirera quelques décennies plus tard Michel Polnareff.
Face 2 – Plage 3 : Marie trempe ton pain
Chanson qui daterait des années 1880 au moment de la conquête du Tonkin. Pourquoi ?
Par contre, son thème est ancien puisqu’il oppose les goûts simples des paysans (tremper son pain dans la sauce ou dans le vin), à des plaisirs plus raffinés réservés « à ceux de la haute ».
Tout comme dans « Dansons la capucine », si les plaisirs culinaires sont frustres, au moins les « classes populaires » (!) savent s’amuser…
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