Mes coups de cœur en musique
Il n'y a pas de « bonne » ni de « mauvaise » musique !…
Il y a simplement la musique qui plaît, et celle avec laquelle on éprouve moins d'affinités.
Si vous adhérez avec ce qui précède, que vous soyez mélomanes assidus ou auditeurs occasionnels, amateurs avertis ou néophytes, spécialistes d'un genre ou d'une époque, ou « ouverts à toutes propositions », cette rubrique est faite pour vous !
Elle est alimentée par ce qui fait mon « quotidien » musical, que cela soit un coup de cœur ancien, et ancré dans ma vie, ou un coup de foudre récent. Au fur et à mesure du développement de cette rubrique, vous vous rendrez compte que ces choix font preuve d'un éclectisme « tous azimuts » : classique, mais également variétés d'hier et d'aujourd'hui, musique populaire, de l'instrument solo au grand orchestre symphonique…
Le texte qui accompagne l'extrait proposé, sauf exception, n'est pas une analyse de « l'œuvre », mais s'attache aux côtés plus anecdotiques, qu'ils soient personnels ou liés aux compositeurs, à l'interprète, etc.
Y'a de la joie – Charles Trenet (1937)
Impossible de passer sous silence en ce 18 mai 2013 le centenaire de mon chanteur favori Charles Trenet.
Celui qui fut surnommé « le fou chantant » a connu un succès considérable à la fin des années 30 et jusqu'à la fin des années 40. Un peu oublié dans les années 50, 60 et 70, il a connu un regain de popularité à partir des années 80. Mais son grand retour a eu lieu en 1992 avec l'album « Mon cœur s'envole vers toi ». Il se produit à nouveau dans des salles mythiques telles que l'Olympia à partir de cette date jusqu'au seuil des années 2000.
Il nous a quitté le 19 février 2001.
J'ai choisi pour cet hommage «Y'a de la joie », chanson emblématique des années 30, et sans doute ma préférée avec « La mer » que l'on trouvera ici même plus bas.
Rondes et chansons de France – Lucienne Vernay et Les Quatre Barbus
Ce matin je mettais en ligne sur Facebook mon arbre généalogique.
C'est décidément le jour « à regarder dans le rétroviseur », car je vous propose maintenant le tout premier disque que j'ai jamais écouté… C'était en 1961, j'avais quatre ans…
Et quel disque ! Le premier d'une dizaine enregistrés par Lucienne Vernay et Les Quatre Barbus. Lucienne Vernay prête sa voix chaude et rassurante, tandis que Les Quatre Barbus rivalisent d'invention.
Ces disques dont l'initiative revient à Jacques Canetti, le mari de Lucienne Vernay, et produits par la maison Philips, sont d'une qualité qui n'a jamais été égalée, et qui nous change de la mièvrerie malheureusement habituelle de ce qui se fait aujourd'hui pour les enfants. Outre la qualité des chanteurs, il faut souligner une musique et une orchestration hors-pair. Et pour ne rien gâter, chaque disque était accompagné d'un petit livret qui contenait outre les paroles, également les partitions. Chaque « livre - disque » a été décoré par un dessinateur différent, et aujourd'hui j'ai encore en mémoire toutes leurs pages.
Aujourd'hui je vous propose intégralité du disque n° 1 qui inclut :
Frère Jacques ; Maman les p'tits bateaux ; Jean de la Lune ; À la volette ; Le Roi Dagobert ; La légende de Saint-Nicolas (avec une sublime interprétation de Lucienne Vernay) ; Belle Rose ; À la claire fontaine.
Dès que j'aurai fini de numériser les autres disques, je vous propose de les retrouver, ainsi que les pages des livres disques dans une page qui leur sera spécialement consacrée Dans La Rubrique « Musique »
Hommage à Marie-Claire Alain (1926 – 2013)
Marie-Claire Alain, même pour ceux qui ne sont pas spécialement attirés par la musique classique, est un nom « qui dit quelque chose ». En effet, qui n'a pas vu au moins une pochette de disque d'interprétation d'œuvres pour orgue avec son nom dessus ?
Cette « grande dame de l'orgue », surtout entre les années 60 et 80, nous a quittés ce mardi 26 février 2013.
Elle était issue d'une famille d'organistes, dont son père Albert, et son frère Jehan, compositeur, dont la carrière s'est malheureusement arrêtée le 20 juin 1940 lorsqu'il trouva la mort lors de la très célèbre bataille des « Cadets de Saumur », un des actes les plus héroïques de la bataille de France.
J'ai été très peiné d'apprendre sa disparition, car elle avait beaucoup participé à mon cheminement de mon initiation à la musique classique lorsque j'étais adolescent. Sans doute, la simplicité et la pureté de ses interprétations m'ont permis d'apprécier à sa juste mesure les œuvres pour orgue, quelquefois difficiles.
C'est peu dire que pour illustrer mon propos, je n'ai que l'embarras du choix…
J'ai cependant choisi de vous inviter à écouter une toccata et fugue en ré mineur de Bach.
Mais non, pas celle à laquelle vous pensez, qui a d'ailleurs ouvert la rubrique « coups de cœur », mais une autre, moins connue qui porte le numéro de catalogue BWV 538, et que l'on connaît également sous le nom de « dorienne », ceci en référence avec le mode dans lequel elle a été écrite. Sur ce point, je suis dans l'impossibilité de vous donner d'autres explications… En effet, même si je suis un passionné de musique, lorsqu'on rentre dans la technique musicale proprement dite, et en particulier le solfège, là, il n'y a plus personne !… L'explication « officielle » nous dit que : dans le mode dorien, l'armure ne comporte aucun bémol. Nous voilà bien avancés !…
Ce morceau est extrait de l'intégrale des œuvres pour orgue de Jean-Sébastien Bach que Marie-Claire Alain avait enregistré en 1980 chez Érato (près de 19 heures d'écoute !…)
Porque te vas (pourquoi tu t'en vas) – Jeannette
Curieux destin que cette chanson composée par José Luis Perales et interprétée par la chanteuse espagnole Jeannette, comme son nom ne l'indique pas.
Celle-ci date de 1974, et passe alors complètement inaperçue.
Le réalisateur espagnol Carlos Saura l'utilise pour le générique de son film « Cría cuervos », Grand prix du jury au festival de Cannes. Film qui m'a beaucoup impressionné en tant qu'hispanophone, car c'est un des premiers longs-métrages de l'après franquisme, qui porte un regard très amer sur la société qui avait prévalu jusqu'alors.
Le succès du film redonnera une « seconde jeunesse » à la chanson qui sera pendant des semaines première au hit-parade pendant l'été 1976.
Pour moi, elle est liée au succès de mon concours d'entrée à l'EDHEC, et à mon très long job d'été (deux mois et demi) comme chauffeur livreur. Le fait de « zapper » les vacances familiales pourtant cette année-là fort originales (périple en roulotte à cheval dans le Périgord), m'a cependant permis de m'installer comme étudiant dans les meilleures conditions possibles…
Hécatombe – Georges Brassens
Le problème avec Brassens, c'est que dans cette rubrique « Coups De Cœur », il faut faire des choix…
Bon, cela ne sera sans doute pas l'unique chanson de cet artiste qui trouvera sa place ici, mais il faut bien commencer par une…
Parmi toutes celles que j'ai découvertes au fur et à mesure de mon adolescence, je retiendrai quand même en premier lieu « Hécatombe ». Ne me demandez pas pourquoi, car je serais incapable de vous répondre. Son côté paillard ? Humoristique ? Anarchiste ? Peut-être un peu de tout à la fois…
Autre raison de mon choix : il se trouvait dans la discothèque de mes parents, la pochette étant celle représentée ci-contre. Ce 33 tours en format 25 cm, contenait également le célébrissime « Gorille ». Ce disque date de 1953.
«Eun' Goutt' Ed' Jus » chanson nordiste interprétée par Renaud.
Pour la première fois une chanson de « Ch'Nord » interprété par le titi parisien Renaud !… Celle-ci se trouve dans l'album que ce dernier avait enregistré peu après le tournage de « Germinal » de Claude Berri, «Renaud Cante El'nord ».
Tous les jours les femm' dins les corons
Chacun' leu tour s'invit' à leu maison
A pein' qué s'n'homm' i a tourné l'coin de l'rue
Qu'à mon Simon' in bot eun' goutt' ed' jus
Depuis hier in n'a à raconter
Et cha va mieux in buvant sin café
Philomèn' quoss' qu'all' prind dins sin nez
L'seul' femm' de l'rue qui va au cabaret
Viens donc boir' eun'goutt' ed'jus
Eun'goutt' ed'jus
Eun'goutt' ed'jus
Profit' qu'i est cor'sus ch'fu
Viens boir' eun'goutt' ed'jus
Que d'excus' pour fair' eun' tchot' parlott'
J'n'ai pus d'thym, i m'manqu' eun' échalott'
Heureus' mint qu' dins chaqu' maison de l'rue
Eul' caf'tièr' all' est toudis sus ch'fu
Cha réconforte d'avoir eun' bonn' voisine
Qu'cha soit Jeannette, Suzann' au bin Pauline
I dov'ent avoir fait un stag' au Brésil
Car leur café ch'est pas de l'camomill'
Refrain
De l'chirlout' ichi in n'in bot pas
Té rues l'cul quand qu'té bos ch'café-là
E1' café comm' dit Marie Toutoul'
Ch'est meilleux avec eun' tchot' bistoul'
L'café par chi i ntsé bot qu'à l'chuchett'
Ch'est telltmint bon, ch' n'est point du jus d'cauchett'
Allez Mélie, arversez-me eun' tasse'
Intiqu' intass', eun' t'occup' pas dé ch'ti qui pass'
Refrain
La canción del jinete ( Frederico García Lorca / Paco Ibañez)
Retour plus de 40 ans en arrière. À l'époque où la distribution des prix existait encore (eh oui, j'ai connu ça !), comme premier prix d'espagnol, j'avais reçu un 33 tours. Celui-ci reprenait sur une face des poèmes de Frederico García Lorca, et sur l'autre des textes de Luis de Góngora, poète castillan du XVIe siècle, le tout mis en musique par Paco Ibañez.
Je vous propose « La canción del jinete » (La chanson du cavalier) sur un texte de Frederico García Lorca. Celui-ci, poète et dramaturge espagnol né en 1898 à Grenade (Andalousie), se met à écrire très tôt des textes d'avant-garde, proches du surréalisme, tel celui de la chanson proposée. Quand la guerre civile espagnole éclate, il est directeur de théâtre à Madrid. Pourtant en relative sécurité dans la capitale, il retourne dans sa ville natale déjà aux mains des franquistes. Républicain, sympathisant socialiste et de surcroît homosexuel, il est arrêté et fusillé le 18 août 1936. Jusqu'à la mort de Franco en 1975 aucune de ses œuvres ne sera republiée en Espagne.
« La canción del jinete » reprend certains des thèmes chers à García Lorca, en particulier la mort, symbolisée tout au long de son œuvre par la lune.
Quant à Paco Ibañez, il s'agit d'un compositeur interprète, libertaire et anarchiste. Il est surtout connu pour avoir adapté et interprété certains textes de chansons de Brassens.
La pochette du disque ci-contre est une création originale de Salvador Dali lors de la sortie de l'album en 1964.
Frederico García Lorca / Paco Ibañez peut paraître étonnant comme prix dans une école catholique. Cela a le mérite de prouver que déjà au début des années 70, les représentations de l'enseignement par des curés en soutane, bourrant le mou de leurs élèves avec des idées catho bien-pensantes, relevaient déjà du cliché…
Tout va très bien Madame la Marquise – Ray Ventura
C'est une chanson de variétés que j'apprécie à double titre.
Premièrement parce que celle-ci est née dans les années 30, qui est une période pour laquelle j'éprouve beaucoup de nostalgie et d'affinités, bien que naturellement je n'y ai pas vécu…
Deuxièmement, ses paroles me font immanquablement penser aux discours politiques que j'entends depuis des décennies, toutes opinions politiques confondues lorsqu'il s'agit de communiquer la vérité sur une situation préoccupante…
C'est d'ailleurs dans cet esprit qu'elle a été écrite en 1935 pour dépeindre l'esprit qui régnait alors dans les années précédant immédiatement la seconde guerre mondiale…
Tassilone: Più non v'ascondo d'Agostino Steffani, extrait de l'album « Mission » de Cecilia Bartoli
Le dernier album de Cecilia Bartoli a bien évidemment toute sa place ici. Celui-ci s'intitule « Mission ». Mission, comme celle de faire connaître la musique baroque. Cette mission là est accomplie, d'une part parce que Cecilia Bartoli est égale à elle-même, et d'autre part parce que l'album présente des extraits absolument inédits du compositeur Agostino Steffani, qu'à ma grande honte, pour un « baroqueux » comme moi, je ne connaissais même pas…
À ma décharge, il s'agit d'un musicien du début de la période baroque. Agostino Steffani, est né en 1654, est mort en 1728. Pour le situer, rappelons qu'Antonio Vivaldi est né en 1678.
Fidèle à son habitude Cecilia Bartoli ne reste pas attachée à un seul orchestre, et c'est avec « I Barocchisti » sous la direction de Diego Fasolis qu'elle a enregistré cet album.
Le contre : la pochette de l'album et la campagne marketing !… Personnellement, je suis un fan de Cecilia Bartoli, et je n'ai nul besoin d'images provocatrices et gothiques, n'étant pas sans rappeler le film « L'Exorciste », pour me faire acheter ses albums… Pouah, quelle horreur ! Tu as pourtant de si beaux cheveux, Cecilia...
L'extrait que je vous propose ici est tout à fait caractéristique, d'une part du talent de Madame Bartoli, d'autre part de la musique « pré-baroque » à la charnière entre les XVIIème et XVIIIème siècles, entre Monteverdi et Vivaldi…
« Se lento ancora il fulmine » RV 697 d'Antonio Vivaldi.
Peut-être vous êtes-vous étonnés que mon compositeur favori n'ait pas encore sa place dans cette rubrique. C'est tout simplement parce que cela ferait double emploi avec la page qui lui est consacrée, et d'autre part c'est que si je me laissais aller à mon inclinaison, il n'y aurait que des pages de Vivaldi ici même, ce qui serait un peu lassant…
Cependant, et c'est un plaisir renouvelé avec ce compositeur, de temps à autre on exhume un de ses manuscrits oubliés.
C'est le cas ici même avec un aria tiré d'un opéra perdu « Argippo » dont on estime la date de création à 1730. C'est le claveciniste et chef d'orchestre tchèque Ondrej Macek qui a découvert cette œuvre à la bibliothèque de Regensburg.
Il est interprété ici par la mezzo-soprano Romina Basso (photo ci-contre), avec l'orchestre Modo Antiquo sous la direction de Frederico–Maria Sardelli.
Le thème de l'aria est le classique coup de g… de la femme trompée, bien que celle-ci soit prompte au pardon…
« Se lento ancora il fulmine/ l'oltraggio mio non vendica/ cadra quell'empio, vittima/ del giusto mio furor.
Ma sposa ancor ti sono/ ritorna e ti perdono;/ occhi versate in lacrime/tutto l'affanno d'un tradito amor.
L'éclair est encore trop lent/pour laver l'outrage dont je suis la victime/Bientôt cet homme cruel tombera victime/de ma juste colère.
Mais je suis encore ton épouse :/viens et je te pardonnerai./Mes yeux versez des larmes/sur mon amour trahi.»
À noter que ce morceau est construit comme une sonate avec une première partie rapide, une seconde plus lente, une troisième rapide.
Le « Clair de lune à Maubeuge », le vrai, l'unique, l'original par Pierre Perrin, son auteur-compositeur…
1962, l'année de mes six ans…
Dans le transistor de mes parents cette chanson passe presque en boucle (elle tiendra neuf semaines au hit-parade). En plus, je n'arrête pas de l'entendre sur le pick-up familial…
Bref, pour moi, un incontournable…
C'est cette version originale que je vous propose. La vraie, l'unique chantée par son auteur-compositeur, Pierre Perrin… Elle a été reprise par Claude François, alors qu'il s'appelait encore « koko », Bourvil, Fernand Raynaud, et Annie Cordy.
La pochette ci-contre est également « l'originale »…
Merci de me pardonner la mauvaise qualité de l'enregistrement, mais il s'agit bien entendu d'un « repiquage »…
La valse et la mazurka de Coppélia, de Léo Delibes
Longtemps, je n'ai jamais été très intéressé par les musiques de ballet.
Ce n'est qu'avec ce qui fut la passion de ma fille pendant près de 15 ans, la danse classique, que j'ai appris à apprécier ce genre. Il faut dire que pendant cette période nous avons vu presque tous les grands ballets classiques du répertoire.
Parmi les centaines de morceaux j'en ai choisi deux extraits de « Coppélia » auquel nous avons assisté en 1998 au palais Garnier. Le compositeur en est Léo Delibes.
Ceux qui lisent mon blog d'humeur auront sans doute compris pourquoi je choisis précisément ce ballet-là. Ceci, bien évidemment en hommage à notre petite Coppélia, la chatte qui vient de nous quitter.
Les deux morceaux sont emblématiques de ce ballet : la valse, et la mazurka.
Souvenirs d'Amérique sur « Yankee Doodle », de Henri Vieuxtemps.
Voici un morceau que j'ai découvert, ainsi que son compositeur, il y a quelques années, lors d'une des émissions quotidiennes de Frédéric Lodéon sur France Inter.
Henri Vieuxtemps, violoniste et compositeur belge, né à Verviers en 1820, et mort à Alger en 1881, voyage aux États-Unis entre 1843 et 1844. C'est là qu'il y compose ces variations sur un air traditionnel.
Naturellement, cela ne fera pas date dans la musique classique, mais ce petit morceau connaîtra un franc succès dans « la musique de salon » d'alors.
C'est gai, c'est enlevé, bref à conseiller pour mettre de bonne humeur…
Ah, les fraises et les framboises !… (Chanson grivoise)
Ici aussi, remontons le temps pour écouter une chanson que me chantait ma maman…
Pas de panique ! En fait, elle se contentait juste du refrain :
« Ah, les fraises et les framboises !…
Le bon vin qu'nous avons bu,
Et les belles villageoises,
Nous n'les reverrons plus. »
Comme elle-même l'avait appris de sa grand-mère, il y a fort à parier qu'on ne lui avait transmis que ce refrain, qui, on s'en rendra compte n'a pas grand-chose à voir avec le reste de la chanson, mais, est là plutôt pour faire « contrepoint »…
Ce n'est que lorsque j'ai été un grand garçon, même un très grand garçon, que j'ai eu connaissance des couplets…
Bon, pas de mots qui pourraient heurter les chastes oreilles, le caractère « paillard » de cette chanson résidant dans le double sens de certains mots, en particulier « canari » » et « nid ». Cette chanson de 1926 est interprétée par sa créatrice Parisys. À noter que dans les années 70 les « Charlots » en ont interprété une version « masculinisée ».
« La mer » de Charles Trenet.
Charles Trenet, voilà un nom qui reviendra souvent ici. Il faut dire que j'éprouve une véritable passion pour l'oeuvre de ce chanteur. Je dois posséder pas loin de 150 titres.
Véritable vedette des années 30, son succès ne s'est jamais démenti jusqu'à la fin des années 50. Balayé par la déferlante « nouvelle vague » des années 60, ce n'est qu'à la fin des années 80 que l'on redécouvrira ce chanteur. Pendant les années 90 il fera un véritable retour, par les disques et par les concerts jusqu'à ce que la maladie ait raison de lui.
Circonstances obligent j'ai choisi aujourd'hui ce standard incontournable de cet artiste : « La Mer ». Cette chanson a été écrite et composée en quelques minutes en 1943 dans un train qui longeait la côte occidentale de la Méditerranée du côté de Sète. Elle a été reprise par des artistes anglo-saxons sous le titre « Beyond the sea ».
Dans ses interprétations Charles Trenet fait preuve d'une certaine virtuosité, ce qui lui a valu de questions au sujet d'une éventuelle carrière lyrique. Ce à quoi l'intéressé répondait : « Peut-être, mais j'ai toujours été trop paresseux pour y arriver ».
Valse op. 64 n°1 de Frédéric Chopin.
Retour dans ma prime adolescence.
Ma grand-mère paternelle, sans doute émue et ravie de mes goûts précoces pour la musique classique, pour un Noël du tout début des années 70, m'avait offert un 33 tours : « L'intégrale des valses de Chopin par Samson François ». Je dois confesser que c'était un cadeau qui m'avait laissé un peu sceptique, car je me souvenais alors des auditions « forcées » chez un ami de la famille féru de Chopin. Avec le recul, je ne me permettrais pas de porter un jugement sur son interprétation, mais disons que j'étais franchement trop jeune pour apprécier, et que l'évocation de Chopin sonnait pour moi pour un ennui mortel, à une époque où je m'intéressais à un autre style de musique, sur lequel je reviendrai certainement…
Pourtant, dès la première écoute de ce disque, cela a été une révélation, et de fil en aiguille au cours des années, j'ai appris à aimer ce génial compositeur. Il faut dire aussi qu'une interprétation par Samson François, ne pouvait laisser indifférent…
Naturellement, le disque de ce pianiste est depuis longtemps inaudible, et je vous en propose une interprétation de Garrick Ohlsson, autre grand spécialiste de Chopin devant l'éternel. Il est d'ailleurs un des rares occidentaux à avoir obtenu le Grand prix du « Concours international Frédéric Chopin » à Varsovie, en 1970, en pleine guerre froide. Cet enregistrement est issu de l'intégrale des œuvres pour piano enregistrée en 2010 à l'occasion du bicentenaire de la naissance de ce compositeur.
Parmi toutes les valses de Chopin (de 17 à 28 en fonction des musicologues…), j'aurais pu choisir naturellement la n° 1 (Grande valse brillante en mi bémol majeur), mais mon choix s'est porté sur une valse très courte, dénommée justement « Valse minute », ou « Valse du petit chien » car elle aurait été inspirée à Chopin par un petit chien courant après sa queue… Toujours est-il que c'est une de mes préférées…
Michel Sardou - Les lacs du Connemara.
1981… Je travaille déjà depuis un an, je viens de faire connaissance de celle qui deviendra mon épouse.
À cette époque, comme aujourd'hui, je suis fidèle au service public, et en particulier dans sa radio France Inter.
Passe alors, quasiment en boucle, cette chanson de Michel Sardou. Bon, déjà à l'époque je n'étais pas un « fan » de ce chanteur, mais cette chanson accroche tout de suite. Cela tient plus à la magnifique composition et orchestration de la musique par Jacques Revaux, qu'aux paroles, bien qu'elles soient de Pierre Delanoë. Inutile de dire que je fais immédiatement l'acquisition du 45-tours qui sera écouté de très, très nombreuses fois…
Elle a été ensuite mise en sommeil dans ma mémoire, et à ressurgi il y a peu à l'occasion d'un cadeau de la Fête des Pères : une bouteille de whiskey du… Connemara. Depuis lors, elle me trotte dans la tête, et a donc ici toute sa place !…
B.O.F « Les vacances de M. Hulot » de Jacques Tati.
Ici aussi, retour en arrière avec mes premières vacances dans la station balnéaire de Loire-Atlantique, Saint-Brévin-les-Pins. C'était en 1964, j'allais avoir huit ans…
Cette petite ville est située sur la partie sud de l'estuaire de la Loire. À quelques kilomètres sur la rive nord, se trouve une autre station balnéaire, celle de Saint-Marc-sur-Mer, où, en 1952, a été tourné le film mythique de Jacques Tati « Les vacances de M. Hulot ».
Lors de ces vacances, et de celles qui ont suivi (pendant près de 10 ans), mes parents ne manquaient pas l'occasion, ambiance oblige, de se remémorer les lieux et les scènes de ce film. Ce qui fait que sans jamais l'avoir vue, j'avais l'impression de connaître cette œuvre. Ce n'est qu'au début des années 70 que j'ai enfin pu voir de mes propres yeux ce film. Lors du séjour qui a suivi, j'ai d'ailleurs enfourché ma bicyclette pour visiter les lieux du tournage, en particulier l'hôtel qui existe encore.
Ce film m'a réellement fasciné. Et ce, sans doute, à cause de mes propres souvenirs, mais également grâce à la musique, en fait, un seul titre écrit par Alain Romans « Quel temps fait-il à Paris ? », et qui revient régulièrement tout au long du film.
Morceau très « jazzy », avec une petite formation composée de clarinette, saxophone, piano, guitare, batterie, et surtout un vibraphone qui donne à la composition une ambiance légère, voire éthérée qui cadre bien avec l'insouciance des vacances…
Je ne me lasse pas d'écouter ce morceau, et quelle plus belle occasion que ce début de vacances d'été pour vous en faire profiter, et partager la nostalgie d'un temps révolu depuis près de 50 ans…
Toccata et fugue en ré mineur de Jean-Sébastien Bach.
lundi 2 juillet 2012, 17:38
Sans doute un de mes premiers contacts avec la musique classique. Le tout premier fut incontestablement « Les quatre saisons » de Vivaldi » (voir la page particulière que je leur ai consacrée), mais ce « standard » de la musique pour orgue apparaît très tôt dans mon paysage musical. Dès le début de mon adolescence j'ai toujours été fasciné par cet instrument, et je serais incapable d'évaluer le nombre d'heures que j'ai passées dans l'église de Maubeuge lors des répétitions de l'organiste. Cela aurait pu être le début d'une vocation musicale, je veux dire en tant que musicien, mais qui n'a pas pu être suivi d'effet, trivialement pour des questions d'ordre pratique.
Cette œuvre tient d'autant plus de place dans ma vie, que mon père me disait souvent qu'elle était le « morceau de bravoure » de son grand-père Élie, titulaire des orgues de l'église de Fourmies, dont la photo illustre le présent article.
La version que je vous propose ci-dessous, ne fait pas partie des meilleures tant au niveau de l'interprétation que de la qualité technique, mais vaut surtout par l'identité de l'organiste qui n'est d'autre que le docteur Albert Schweitzer, que tout le monde connaît évidemment comme médecin, mais qui était également pasteur, théologien, musicien et théoricien de la musique (on lui doit entre autres une monographie sur Jean-Sébastien Bach : Jean-Sébastien Bach, le musicien poète (1905)).