Rondes et chansons de France n° 6
- Date de parution :1958
- Format : 45 tours/17 cm
- Référence : E1E 9105
- Interprètes : Lucienne Vernay (LV) et les Quatre Barbus (QB)
- Illustrations : Albert Minot
Face 1 – Plage 1 : Il pleut, il pleut bergère (QB)
Parmi la petite centaine de chansons que compte la collection, c’est celle dont l’origine est la plus connue.
Elle est issue de l’opérette de 1780 « Laure et Pétrarque » composée par Louis–Victor Simon sur un livret bien évidemment de Fabre d’Églantine, le créateur du calendrier révolutionnaire. Révolution Française qui ne lui en saura pas gré puisqu’elle le « raccourcira » en 1794 (17 germinal An II) sous l’accusation de malversations.
La bergère en question c’est bien évidemment Marie-Antoinette tout alors consacrée à son « Hameau » de Versailles. Bien qu’à mon avis il ne s’agisse que d’une coïncidence, rétrospectivement l’évocation de « l’orage » prend ici un sens dramatiquement prémonitoire.
Même si c’est sans doute une légende, il est émouvant de penser que Fabre d’Églantine aurait fredonné cette chanson en montant sur l’échafaud.
Face 1 – Plage 4 : Compère Guilleri (QB)
L’origine de la chanson est obscure, par contre Guilleri est un personnage historique bien identifié. Soldat démobilisé après la fin des guerres de religion sous Henri IV, celui-ci versa dans le banditisme de grand chemin. Appréhendé il fut exécuté en Charente en 1608.
Face 2 – Plage 2 : Il était un petit navire (LV/QB)
Un classique des chansons enfantines. Son origine, plus tragique, remonterait au XVIe siècle. La version présentée ici date du milieu du XIXe siècle.
Faute de place, la moitié des couplets d’origine ont été « shuntés ». Cela a permis de dramatiser encore plus le suspense. Dans la version originale le mousse ainsi désigné se réfugie en haut du grand mât pendant que les autres se disputent pour savoir « à quelle sauce il va être mangé ». Profitant de ce répit, il prie sa sainte patronne, et se voit exaucé par l’arrivée de milliers de poissons sur le pont du bateau…
C’est une chanson que j’ai eu la surprise d’entendre (en français) à Assouan, chantée par des gamins dans des embarcations improbables et qui venaient à la rencontre de la felouque sur laquelle nous faisions une excursion sur le Nil.
Face 2 – Plage 3 : Nous n’irons plus au bois (LV/QB)
Chanson enfantine par accident, mais pas par destination…
Cette version date du XVIIIe siècle et fut créée à l’occasion de Noël de 1753 pour la marquise de Pompadour à l’occasion de l’inauguration de son nouvel hôtel d’Évreux, qui deviendra le palais de l’Élysée, mais son origine remonte au Moyen Âge. Les bois et les taillis ont toujours été, et sont encore maintenant, des haut-lieux des amours tarifées. De temps en temps, les autorités faisaient procéder à un élagage « clair » de ceux-ci. Déjà dès le Moyen Âge, c’est Saint-Louis qui avait procédé de cette façon.
Bref, un détournement du contenu premier…
Face 2 – Plage 4 : Dansons la capucine (QB)
Même remarque que précédemment, mais sur un registre moins libertin.
Beaucoup de gens ignorent que cette chanson passée effectivement dans le corpus des chansons enfantines, a été écrite par Jean-Baptiste Clément, le chansonnier révolutionnaire de la fin du XIXe siècle, l’auteur-compositeur de l’immortel « Temps des cerises »…
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