Un très grand souvenir…

Un très grand souvenir…

Il y a tout juste 20 ans sur les écrans de France 2 était diffusé juste avant le journal de 20 heures, un jeu que j'appréciais particulièrement : « Que Le Meilleur Gagne » présenté par un Nagui tout juste à ses débuts. Ce jeu bon enfant faisait uniquement appel à une culture générale, et cependant, nul n'était besoin d'être diplômé des Hautes Études…
Par intérêt, et aussi à la suite d'un pari, pas si stupide que cela, je me suis inscrit comme candidat à ce jeu, et j'ai été assez vite sélectionné.
Donc, par un beau matin d'avril 1993 direction Saint-Ouen où se trouvaient des studios d'enregistrement.

Première surprise en arrivant : l'envers du décor.
Les émissions étaient tournées dans un immense hangar sur des gradins qui pouvaient paraître de grande qualité, mais qui n'étaient en fait construits que de simples madriers et de contreplaqué grossièrement peint. Quant à l'environnement, c'était celui du hangar, le décor du studio étant « habillé graphiquement » après l'enregistrement.
Ce qui m'a également impressionné, c'est la parfaite organisation. Il vaut mieux pour savoir qui est qui derrière les boîtiers de réponse… Dernières consignes, puis c'est direction le plateau avec le « chauffeur de salle » (pour l'anecdote il s'agissait de Jean-Luc Reichmann…).
Et puis… d'un seul coup on se prend des dizaines de milliers de watts dans la figure (yeux sensibles s'abstenir), l'animateur Nagui arrive, et ça commence… On a beau être « noyé » dans 200 candidats on a le cœur qui fait « boum , boum ». La suite ?
La voici :
(Pour me repérer je suis sur la dernière rangée tout en haut, au milieu, où ma fille alors âgée de six ans m'a dit que « je faisais le guignol »…)


Bon, inutile de vous dire que s'il est déjà très impressionnant de faire partie « de la masse », ce n'est rien quand vous vous retrouvez presque seuls non seulement vis-à-vis des autres spectateurs, mais également que vous vous imaginez regardés par des millions d'yeux. Cela explique pourquoi j'avais l'impression « d'avoir avalé un parapluie ».
Sur la vidéo, ce n'est pas très visible, mais au bout du compte je me suis retrouvé troisième à 2/10 de seconde de ma voisine qui était qualifiée pour les demi-finales.
Afin de ne pas ralentir de trop le chargement de la page je n'ai pas mis la suite de l'émission. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, la demi-finale consistait en un duel sur le même principe des QCM, sur cinq questions, le premier arrivant à 3 points étant déclaré finaliste, et comme précédemment en cas d'égalité, question de rapidité… Ceci fait que je n'ai pas eu trop de regrets car le candidat arrivé en tête était vraiment très fort. Il a « laminé » sa concurrente en demi-finale avec un score de 3 à 1.
Pour décrocher la cagnotte, le principe du jeu était de remettre dans l'ordre quatre propositions. Ce jour-là, la question était : «Classer ces opéras suivant l'ordre alphabétique de leurs compositeurs »…

  • Così fan tutte
  • Didon et Énée
  • La dame de pique
  • La Tosca

Là, malheureusement pour lui ce fut un échec. Quant à moi y serais-je parvenu ? Mystère…

Pour la petite histoire, cette émission a failli ne jamais être diffusée. En effet, c'est dans les jours précédents que se situe la tristement célèbre prise d'otages dans une école maternelle de Neuilly-sur-Seine par Human Bomb qui a mobilisé l'antenne tous les soirs avant le journal. Aujourd'hui, rétrospectivement il est curieux de penser que si j'ai eu mon heure de gloire en passant à la télé, c'est grâce à Nicolas Sarkozy qui a dénoué l'affaire…

Enfin, cela restera pour moi un excellent souvenir. Inutile de vous dire que dans les jours qui ont suivi, je me suis fait « charrié » plus d'une fois….
Si regret il y a, c'est que ma grand-mère maternelle qui se faisait une joie de voir son petit-fils dans le fenestron n'a jamais pu le faire, nous ayant quittés à quelques jours de la diffusion.

Facebook