Destruction de Maubeuge en mai 1940
La photo suivante a été prise par un pilote de la Luftwaffe, sans doute le 19 ou 20 mai (on aperçoit encore la fumée montant des ruines).
Elle m'a été très aimablement fournie par M. Erik Mombeeck, auteur d'un remarquable site sur la Luftwaffe, www.luftwaffe.be, que je recommande à tous les passionnés d'histoire de la seconde guerre mondiale (tels que moi !...)
J'ai repéré une petite dizaine de lieux remarquables, soit de par leur importance dans la vie maubeugeoise avant 1940, soit parce que sont toujours existants...
- Les repères en vert foncé indiquent un lieu qui n'a subi aucun dégât.
- En vert clair, ceux qui ont été restaurés.
- En bleu, ceux qui ont échappé à la destruction des troupes allemandes, mais pas à celle contemporaine de la municipalité dirigée par M. Rémi Pauvros...
- En rouge, les destructions définitives.
- Caserne de l'Arsenal
- Les rues de la Croix, et Gippus.
- Le Chapitre des Chanoinesses de Sainte Aldegonde.
- La chapelle des Sœurs Noires.
- L'immeuble <<Pain >>.
- L'église.
- La mairie.
- Le collège des jésuites, la salle Sthrau.
Repères :
1. : La caserne de l'arsenal, abritait un régiment de blindés. Je suppose que les troupes allemandes l'ont épargnée dans le but d'assurer leur propre logement. À noter qu'il existait une autre caserne à quelques centaines de mètres, dénommée caserne Joyeuse, du nom du général de Louis XV (et non pas parce qu'il y régnait une franche ambiance de rigolade). Cette caserne a été détruite dans les années 60 pour cause d'insalubrité. La caserne de l'arsenal abrite désormais des activités socioculturelles.
2. : Le quartier des rues de la Croix, Gippus, de l'intendance, de l'impasse du choléra, etc., est le seul qui donne encore une idée de ce que pouvait être Maubeuge avant-guerre. On y trouve une ancienne école (Ecole supérieure de jeunes filles), des maisons anciennes, le béguinage des Cantuaines et l'ancien manège (voir dans la page principale)
3. & 4. : Le chapitre des Chanoinesses de Sainte Aldegonde, et la chapelle y attenant ont fait l'objet de restauration partielle. Ces bâtiments datent du XVIIe siècle. Le chapitre, qui après restauration a été transformé en clinique dans les années 50, abrite désormais un lycée privé (Notre-Dame de Grâce), qui intégre également l'ancienne Ecole supérieure de jeunes filles. En face de ce chapitre on aperçoit la Place Verte qui existe toujours partiellement.
6. : À partir de l'église, j'ai repéré les lieux les plus importants du centre-ville de Maubeuge avant 1940. Dans le sens des aiguilles d'une montre : la place Jean Mabuse, la rue Saint-Jacques dans laquelle se situait le théâtre, la place d'armes (on aperçoit juste à l'extrémité de la flèche la statue de Lazare Carnot auteur de la victoire de Wattignies, qui a miraculeusement échappée à la destruction - voir photo ci-contre), en dessous, la place du marché aux herbes.
7. : L'ancienne mairie se situait à peu près à l'endroit où se trouve l'église aujourd'hui.
8.: Autre petit bout de quartier qui a subsisté après ces destructions : autour du collège des jésuites et de leur ancienne chapelle (désacralisée à partir de la révolution française, et transformée en salle des fêtes à partir des années 20), une école, la Banque de France, et en contrebas des deux " grimpettes ", la rue de l'hospice qui abrite encore un hôtel particulier du XVIIIe siècle.
Sur cette photo n'apparaît pas un des monuments les plus célèbres de Maubeuge qui heureusement a été épargné : la porte de Mons. Elle se situe au-delà du coin supérieur droit de la photo.
Son homologue du Sud (porte de France) a eu moins de chance. Fortement endommagée pendant les bombardements, elle était devenue très dangereuse, et son moindre intérêt historique a fait qu'elle n'a pas pu être sauvée de la démolition en 1958.
Seuls subsistent les bases des piliers Nord, ainsi que quelques mètres des rails du tramway qui passait sous cette porte.
À noter enfin, que toujours dans le souci de récupérer le maximum d'infrastructures utiles, la gare de Maubeuge est restée intacte. Ce n'est que dans les années 70 que celle-ci a connu sa fin ultime, pour cause d'insalubrité et de dangerosité.
Pour terminer, j'ai inclus une photo satellite du centre-ville de Maubeuge d'aujourd'hui correspondant à peu près au cliché pris par l'avion allemand.
